Première approche de la Magie et de la SorcellerieDepuis des siècles, l'ésotérisme intrigue, effraye la plupart du temps, attire ou repousse, mais en tout cas, peu de gens y restent indifférents. De nos jours, plus de la moitié de la population affirment que l'ésotérisme les intéresse mais les effraie en même temps. Bien plus nombreux qu'on ne croit sont ceux qui ont, au moins une fois dans leur vie, eu recours à la voyance, à un rituel ou à des références païennes, parfois sans même le savoir. Toutefois, ils ne sont qu'une petite minorité à avoir pu l' « apprivoiser » à force de recherches, d'études et de persévérance.
Le fait est que si l’ésotérisme, et plus précisément la Magie, effraie ou intrigue à ce point, peut-être est-ce parce qu’elle est mal connue. Derrière les mots « Magie » et « sorcellerie » se sont mêlées tout un lot de définitions et de préjugés accentués au fil du temps par l’Histoire et les croyances populaires. Aujourd’hui encore, le terme de « sorcière » en fait frémir plus d’un et l’on pense inlassablement à la vieille femme bossue, à la verrue poilue sur le nez et au corbeau dégarni sur l’épaule. Bien que cette représentation populaire se base sur certains faits réels (les "sorcières" étant, pour la plupart à l'origine, des femmes, guérisseuses et habiles connaisseuses des plantes, de la campagne), il serait sans doute bon de revenir sur les définitions communes des deux termes évoqués plus haut. Cela fournirait, à mon goût une information solide pour construire sa croyance ultérieure et permettrait surtout de mettre fin à quelques préjugés construits en majorité sur la peur de l’inconnu. Penchons nous donc tout d'abord sur le terme de Magie et prenons en premier lieu un simple dictionnaire pour en extraire la définition de ce terme. Ainsi, la Magie serait : "L'ensemble des pratiques visant à assurer la maîtrise de forces invisibles, immanentes à la nature ou surnaturelles, et à les faire servir aux fins qu'on se propose". Il s'agirait donc ici d'une sorte de notion de dominance "homme/énergies (quelles qu'elles soient)" afin d'arriver à un but précis. Cela dit, je crois que cette définition ne convient pas exactement à la pratique magique que l’on introduit ici, surtout dans son idée de "maîtrise". La Magie est un Art à considérer comme une relation d'harmonie plutôt qu'une relation de domination, Art dans lequel il faut savoir rester humble lorsque l'on requiert l'aide des entités ou des énergies, plutôt que de tenter de les maîtriser égoïstement. Qui a dit que la force était la meilleure des solutions ? Cependant, pour vraiment comprendre ce qu'est la Magie d’un point de vue théorique, je crois qu'il faut surtout se pencher sur son origine linguistique. Pour ce faire, plusieurs pistes sont possibles. Tout d'abord du côté du moyen Orient, ou "Magie" serait synonyme de "science", principalement dans le langage chaldéen (dérivée du terme "magdin"). L'empire chaldéen s'intéressait énormément au mouvement des planètes, à leur effet sur la Terre et ses habitants, etc. et comptait un grand nombre de philosophes, de médecins, d'astrologues, etc. Petit à petit, afin de préserver tout ce savoir, ils créèrent un ordre secret que l'on ne pouvait pénétrer qu'après de nombreux efforts, liant ainsi, dans un certain sens, la Magie au mystère. Toutefois, le mot "Magie" ne s'est pas uniquement développé dans cette partie du monde, puisqu'il acquiert ailleurs, en même temps, une toute autre signification. On peut ajouter par exemple qu'il est dérivé du latin "magia" et/ou du grec "mageia" qui, eux, signifieraient "excellence", ou "connaissance suprême". Dans un certain sens, "science" et "connaissances" ne seraient pas si éloignés. Si l'on se fie à ces définitions, le magicien serait donc un être tentant d'atteindre un niveau de connaissance élevé grâce à l'étude de forces, d'énergies ou d'entités supérieures. Cela resterait donc principalement théorique. Qu'en est-il maintenant du terme "sorcellerie" ? Dans l'esprit de la plupart des gens, cette notion est étroitement liée à la Magie, voire même synonyme. Mais qu'en est-il réellement ? Là encore, prenons le dictionnaire pour nous fournir une première piste de réflexion. La définition fournie par celui-ci est la suivante : "Ensemble des opérations magiques d'un sorcier". Au premier abord, la sorcellerie inclurait donc la Magie, mais n'en serait pas synonyme, se rapprochant plus de l'application pratique que de l'étude théorique. Dans ce sens, il s'agirait tout simplement de la mise en pratique des connaissances acquises. Penchons nous maintenant sur son étymologie. "Sorcellerie" serait issu de "sortiarius" (bas-latin), lui même dérivé de "sors", ou de "sortis" à ne pas prendre dans le sens de "sortilège", mais plutôt de "destinée". En fonction de cela, le sorcier serait donc capable de modifier sa propre destinée, ou celle des gens qu'il cherche à aider, grâce à sa connaissance magique (à savoir des forces, des entités, de la nature, etc.).J'en profite également pour citer une définition donnée par Raymond Buckland, figure emblématique de l'évolution de la Wicca moderne : "La signification actuelle du terme "Sorcière" [witch] est lié à "sagesse" [wisdom]
et possède la même racine que "avoir de l'esprit" [to have wit] et "savoir" [to know]. Ce mot provient de l'anglo-saxon "wicce" (f) ou "wicca" (m) signifiant "sage" [wise one], les sorcières désignant à la fois les hommes et les femmes." Extrait de "The Element encyclopedia of Witchcraft" par Judika Illes
traduction et adaptation par mes soins Bien que ces définitions permettent de toucher un peu plus du doigt ce que sont la Magie et la Sorcellerie, je pense que celles-ci sont encore bien trop étroites pour qualifier comme il se doit tout ce que ce vaste domaine regroupe. Pouvons nous réellement réduire la vie sorcière à ces quelques lignes ? Bien entendu, la connaissance magique et la pratique sont une partie extrêmement importante pour les occultistes, mais je crois qu'être sorcier ou sorcière, c'est encore bien plus que cela... Comme je l'ai dit précédemment, cela implique une notion d'harmonie, que ce soit avec la Nature, avec les entités auxquelles nous faisons appel et même, voire surtout, avec soi. Etre sorcier signifie être en harmonie avec soi-même. Mais c'est également tout un style de vie, une philosophie, une façon de penser et de considérer le monde, et ce, quel que soit le courant de pensée auquel on adhère, que l'on soit wiccan, asatrùar, druide ou tout autre croyance. C'est une façon d'appréhender le monde très souvent bien différente de l'éducation rationnelle que la plupart d'entre nous a eu. La sorcière, contrairement aux traditions populaires, incarne la beauté, principalement celle de l'âme. La sorcière « blanche » est bonne et aimante, toujours là pour les autres, le blanc étant bien évidemment la couleur de la pureté. Etre sorcière, c'est avoir la tête et l'esprit au delà des nuages, mais les pieds sur terre. Etre sorcière, c'est également rendre sa vie magique, et faire de chaque jour un cadeau. Etre sorcière, c'est l'être toute sa vie, dans son cœur, dans son âme. Etre sorcier ou sorcière, c'est d'abord se sentir en tant que tel au fond de son cœur… Pour approfondir : Ces deux livres font référence à une définition/approche de la magie et de la sorcellerie dans leurs introductions ou chapitres. N'hésitez pas à les consulter pour compléter cet article !
Par Yuna Minhaï |