La symbolique sorcièreLorsque l'on évoque le mot "sorcière", la première image venant à l'esprit de la plupart des gens pensent est celle de la vieille dame au nez crochu, au chapeau pointu, un balais à la main, un chat noir à ses côtés. Cette vision, accentuée par les contes et légendes pour enfants où la sorcière a souvent le mauvais rôle est plutôt caricaturale, n'est ce pas ? Pourtant, ces symboles-là on, pour la plupart, une origine.
Bien qu'aujourd'hui, les séries TV et autres films aient rendu les sorcières incroyablement belles et sexy, l'image que celles-ci renvoyaient par le passé était tout autre. Il faut savoir que beaucoup de sources relient la sorcellerie à nos campagnes (ce qui explique pourquoi nos Sabbats actuels sont reliés aux cycles des saisons et des récoltes). Ainsi, rebouteux et guérisseuses n'étaient pas rares. A cette époque où la beauté avait bien moins d'importance qu'aujourd'hui, ces femmes guérisseuses aux pouvoirs inquiétant une grande partie de la population étaint parfois enlaidies par les desscriptions qui en étaient faites. L'image de la vieille dame au nez crochu surmonté d'une verrue vient sans doute en partie de là. Les sorcières faisaient peur, on les enlaidissait pour dissuader la population de s'en mêler ou d'en cotoyer, ce qui n'a pas aidé non plus la réputation de beauté de la dame au balai ! En parlant du balai, on imagine souvent les sorcières chevauchant leur balais dans les airs, à la nuit tombée... Mais savez vous vraiment ce que cet outil symbolise ? Celui-ci est clairement associé à une symbolique sexuelle dans nombres de textes et légendes. Très souvent, on retrouve le balai comme symbole purement phallique et donc masculin. Le manche devient alors une représentation du pénis en érection. À la fois un symbole féminin et un symbole masculin, la symbolique sexuelle du balai est souvent réduite au bâton (masculin) pénétrant le buisson (féminin). Le balai volant représente l’activation de la sexualité des sorciers (de sexes féminins et masculins) qui leur permettra de s’élever au dessus des besoins et désirs humains ordinaires et communs. Ce symbole essentiellement phallique est également symbole des puissances que le balai devrait vaincre ou dominer – puissance sexuelle – mais qui permettent à l’utilisateur de celui-ci de s’emporter et s’élever. La nature de cette élévation est intimement liée à la maîtrise du praticien sur sa propre sexualité. Principalement sur leur propre énergie sexuelle et son utilisation dans les actes magiques. La façon dont est tenu le balai doit en soi être différente selon le sexe du praticien. Le balai est « enfourché » pour le vol manche en avant et branches à l’arrière lorsque le praticien de sexe masculin et le contraire, c’est-à-dire manche en arrière et branches en avant pour le praticien de sexe féminin. Le balai est également souvent utilisé dans les traditions païennes de mariage ou union entre l’homme et la femme. Une coutume qu’on retrouve fréquemment est le saut du balai. Les personnes unies lors de la cérémonie vont sauter par-dessus le balai, symbolisant ainsi le passage à une nouvelle étape de leur vie. Ce saut se veut un symbole joyeux et qui termine la cérémonie. Le balai est parfois tenu au-dessus d’un chaudron, symbole double de sexualité, le balai représentant la masculinité (ou encore à la fois le masculin et le féminin) et le chaudron, symbole féminin. Le couple doit se tenir par la main et sauter ensemble démontrant ainsi la symbiose de la relation et la puissance de l’union. Finalement, la symbolique de la sorcière chevauchant le balai et volant au-dessus des champs est une claire manifestation d’une tradition antique visant à influencer la fertilité de la terre des champs pour obtenir de bonnes récoltes. La tradition voulait que les femmes montaient sur des balais et courraient et sautaient dans les champs. La hauteur des sauts permettait de déterminer l’abondance de la récolte. Le balai – encore une fois symbole phallique et donc masculin – et la femme qui le chevauchait fertilisaient la terre. Le chapeau de sorcière, lui aussi, a une lourde symbolique derrière lui. Cet accessoire de couleur noire et de forme cônique pourrait tirer sa symbolique du port des cornes comme signe de pouvoir. Nous l’associons habituellement à une déité mâle lorsque nous pensons les porter réellement sur la tête ; cependant les Déesses Lunaires portaient souvent les cornes comme des symboles des cornes du croissant de la Lune dans ses phases croissante ou décroissante. Doreen Valiente fait mention des peintures rupestres de l’Age de pierre sur lesquelles sont représentées des figures coiffées de chapeau pointu. Les Chamanes de Sibérie portent un chapeau particulier appelé un ‘Dayligda’, qui posséde son propre pouvoir. Sa conception est souvent donnée par l’Esprit-Guide particulier du Chamane. Certains chamanes possèdent différents Chapeaux spécifiques pour différents types de soins (guérions) ; d’autres en ont un seul. Ces chapeaux peuvent être fait de cuir, de peau de poisson, en coton ou de « sacred streamers ». Habituellement, ils auront des ‘Saivans’ petits et gravés ou des esprits-guides cousus dessus. Selon le magazine ‘Biblical Archaeology Review', un objet haut d’environ 60 cm, en or, conique, dont le lieu, l’époque et les circonstances de sa découverte restent enveloppés de mystères, passe désormais pour être une coiffure portée pendant des cérémonies religieuses. Les fragments de cuir retrouvés à l'intérieur du cône semblent exclure ce qui était jusqu'à présent l'identification la plus populaire de ce type de cône : une coupe rituelle. Mais les fragments trouvés permettent de soutenir l’hypothèse du Chapeau. Une douce garniture de chapeau aurait transformé le cône inconfortable en une coiffe acceptable. Avec sa base de 20 cm de diamètre, le cône correspond à la taille de chapeau d'un homme ou d'une femme de taille moyenne. Le cône possède même un rebord, comme un Chapeau type de Sorcière. [...] Le chapeau de sorcière représente également le ‘Cône de Pouvoir’, une forme-énergie créée à l’intérieur du Cercle magique par une circambulation, par le chant ou par la concentration, et utilisée comme « carburant » de la Volonté du Coven projeté vers son but. Le Coven est symbolisé par le bord du chapeau et le cône de pouvoir par le cône. Source :
Par Zilia, complété par Yuna Minhaï Chapeau de sorcière : extrait d'un texte de Caroline Tully, traduction et libre adaptation Lune (www.le-sidh.org) Balai : Extrait d'un article de Laila Seshat (lailaseshat2.canalblog.com) |